Leh, le 19 Juin 2010

 

Traversée de la chaîne du Stok

 

Après avoir attendu que la neige fonde en montagne, nous décidons de partir pour un trek entre Stok et Spitok qui nous permettra également d'aller voir les conditions du Stok Kangri. Le temps n'est pas bien beau, mais on se dit que ça bien changer un jour.

Nous rejoignons ainsi le petit village de Stok où réside partiellement l'ancienne famille royale ladakhie. Au départ du chemin qui remonte la vallée, pas d'étrangers et peu de locaux. Le chemin s'enfonce ainsi dans la gorge qui va nous mener à Changma où l'accès au Stok Kangri quitte l'itinéraire du Stok La que nous emprunterons ensuite. Les formations rocheuses typiques du Ladakh sont impressionnantes et s'élèvent au dessus de la rivière où nous posons notre premier camp sous la pluie.

Un pépé ladakhi passe nous dire bonjour et discuter un peu, nous essayons de baragouiner les quelques mots de ladakhi que nous avons appris. Puis, pour finir, il nous demande de l'argent. Ca commence bien !

 

Nous partons ensuite en reconnaissance vers le Stok Kangri où nous avons peu d'espoir de tenter quoique ce soit vu le temps. Après avoir remonté une vallée complète pour rien, nous trouvons le bon itinéraire qui mène à la montagne. Nous nous engageons sous la neige en direction du camp de base avancé. Au milieu de la vallée, la neige est déjà là et nous ne voyons même pas le sommet. Nous reviendrons tenter notre chance plus tard dans la saison lorsque la neige aura disparue.

 

Le lendemain, nous partons à l'assaut du Stok La qui donne l'accès à la vallée de Rumbak. Le Stok La est composé de deux cols séparés par un traversée à flanc assez raide. Après avoir remonté la vallée puis les pentes menant au premier col, nous débouchons dans le brouillard devant la traversée. La neige est encore présente et on ne voit pas bien comment on va passer. On aperçoit au loin au second col et des personnes qui vont et viennent sur les arrêtes de ce derniers sans trop savoir non plus comment faire.

Nous décidons de redescendre du même côté, résignés. Nous posons notre camp juste au dessus de Changma à la bifurcation de deux vallées. Alors que nous faisons à manger, nous apercevons le groupe arrivant depuis la seconde vallée. Ils sont passés alors que d'autres groupes avec des chevaux ont fait demi-tour. Nous nous disons donc que nous allons aussi essayer de passer par là le lendemain.

Le soir, un local essaye de nous rançonner pour la nuit en nous disant que nous sommes sur un camp et que l'argent récolté sert aux villageois de Stok et au nettoyage des itinéraires de trekking de ce coin là. Pas de chance pour lui, à moins d'un mètre se trouve un amoncellement de détritus qui visiblement stagnent ici depuis plusieurs années. Sous notre acharnement à lui expliquer que nous ne lui donnerons rien, il s'en va chercher le guide de trek passé un peut plus tôt qui lui parle mieux anglais et qui surtout a dit au camp où nous avions planté notre tente. Pareil pour lui, nous refusons de payer et essayons de lui faire comprendre que ce sont surtout les locaux qui jettent leurs poubelles dans la montagne, et que celle-ci ne leur appartenait pas. Ils repartiront bredouilles, certainement en nous maudissant ! Pour nous c'est encore une déception et nous avons du mal à accepter que même ici les choses changent et que l'argent soit le seul objet de nos rencontres avec les ladhakis et sur la route menant au col nous trouverons les bouteilles de boissons vides jettées par le guide et son groupe.

 

Après une nuit complète sous la pluie et la neige, nous hésitons à partir pour le col, surtout que le temps ne s'améliore pas. Puis finalement nous nous décidons, on va essayer. Nous remontons donc la vallée sous la pluie fine jusqu'au pied de la pente qui mène au col. En chemin nous croiserons un yak qui visiblement à sauté la falaise sans parachute.

Sous la neige toujours, nous remontons la pente finale et nous débouchons au col. Le soleil fait une timide apparition, qui nous permet de faire une rapide reconnaissance de la descente de l'autre côté. Des pentes raides pleines de neige qui donnent pas trop envie se présentent à nous. Tu m'étonnes que les chevaux passent pas ! Au loin nous apercevons les cultures verdoyantes de Rumbak. Puis le brouillard revient et la décision est prise, nous y allons. Après quelques plaques évitées et Dezyle qu'a même pas peur, nous arrivons au pied de la face contents de nous. A nous la descente tranquille vers Rumbak. Nous croisons une caravane de chevaux et quelques animaux puis nous rejoignons le petit village de Rumbak. Quelques maisons offrent un logement chez l'habitant dans ces belles maisons de terres peintes en blanc. Nous continuons notre route en direction de Zinchen, à la recherche d'un camp pour la nuit. Nous le trouverons au bord de la rivière où nous passerons notre dernière nuit avant de rejoindre Leh par la route caillouteuse creusée à flanc qui avance lentement mais sûrement vers les villages reculés.

Nous arrivons à Leh où la chaleur et le beau temps semblent vouloir s'installer et profitons d'un cocktail proposé par des israéliens à la guesthouse.