Leh, le 5 Juin 2010

 

En route vers le Ladakh

 

Après Amritsar et le temple d'or, notre route vers le ladakh passe par Dharamsala et Mc Leod Ganj, siège du gouvernement Tibétain en exile depuis 1959, date à laquelle le Dalaï Lama a dû fuir ses terres. Depuis plus de 50 ans, des tibétains ont ainsi fuit l'occupation chinoise et traversé les montagnes et les cols de l'Himalaya en direction du lieu de résidence de leur chef spirituel. Mc Leod Ganj abrite donc une grande communauté en exile et les rues de la ville se colorent en jaune et ocre le matin et le soir lorsque les moines vont prier au Tsuglagkhang tout proche de la résidence du Dalï Lama. De nombreux restaurants et guesthouses sont gérées par des tibétains et nous apprécions ainsi de pouvoir regouter aux momos, thukpas et autres plats traditionnels. De nombreux étalages proposent des bijoux ornés de lapis lazuli et d'ambre. Des stands de momos sont plantés aux coins des rues et le "Om Mani Pedme Um" crée un climat calme et tranquille. Nous profitons du musée Tibétain qui propose des films et des débats notamant sur les conséquences du changement climatique au Tibet en partie dû à la volonté chinoise de parquer les nomades des hauts plateaux dans les villes, réduisant ces espaces à de vastes déserts. Ainsi le troisième pôle ne joue plus son rôle de stockage de CO2. Nous nous promenons aux alentours, en direction des nombreux lieux de méditation, où des étrangers viennent se retirer à la recherche d'eux même.

 

Nous partons ensuite pour Srinagar et le Cachemire le long d'une route montagneuse qui nous fait penser à chez nous. Cette ville aux bords du lac Dal, est une des destinations favorites des indiens à la recherche d'un peu de fraîcheur. La ville n'a pas saveur particulière à nos yeux et l'insistance des locaux pour nous vendre toutes sortes d'items ou nous faire monter dans un rickshaw ou un bâteau, jumelée avec la pluie torrentielle qui s'abat sur la ville nous poussent à vouloir partir rapidement pour le Ladakh.

Oui mais voila, cette année les deux seules routes qui rejoignent Leh sont encore fermées à cause des conditions climatiques et notre première tentative sera stoppée à Sonamarg où l'armée interdit le passage. De retour à Srinagar nous essayons de retrouver une jeep qui pourra nous conduire dès que la route sera en état et c'est ainsi que nous quittons la ville deux jours plus tard.

Après un nouveau blocage à Sonamarg, nous entamons les lacets aériens de cette route magnifique où quelques passages se font entre des murs de neige d'une dixaine de mètres de haut. Nous avons la forte impression d'être stopés dans un frigidaire, lorsque la crevaison d'un véhicule nous bloque quelques temps dans un de ces  tunels.

30 heures après, ayant survécus aux endormissements du chauffeur sur la piste étroite et à la nuit fraîche d'altitude, nous débarquons à Leh, établie en plein désert rocailleux avec en face la chaîne du Stok encore très enneigée.  

Nous voici à notre camp de base pour plusieurs mois à profiter de l'absence de touriste qui ne peuvent pas emprunter la route depuis Manali. La neige encore très présente ne nous permet pas d'aller en montagne avant au moins la mi-juin, nous partons donc à la découverte de la ville et de ces habitants.

 

La vielle ville, construite au pied du palace et du fort est calme. De nombreux restaurants et guesthouses attendent encore la masse touristique qui se fait désirer. Les marchés proposent toute sorte de produits et les locaux vendent leurs légumes frais ou fruits secs sur les trottoirs. Notamment des abricots qui poussent en grand nombre ici pendant la courte saison d'été.

Dans cet ancien royaume boudhiste, ouvert au tourisme en 1974, de nombreux changements ont eu lieu notamment dans le quotidien des ladakhis, mais la volonté de préserver ce paradis est forte. Ainsi de nombreuses actions environnementales y sont appliquées et le solaire et l'éolien produisent déjà beaucoup d'énergie. La réflexion sur l'avenir de cette région est déjà en marche et la volonté de ne pas reproduire les erreurs commises ailleurs va peut être réussir à préserver une des dernières cultures traditionnelles de notre planète. Les ladakhis continuent à construire des bâtisses imposantes avec de larges terrasses où sèche la chuchump (herbe) utilisée pendant les mois difficiles de l'hiver. Presque toutes les habitations possèdent un potager afin de subvenir aux besoins alimentaires de la famille. Cette vie traditionnelle semble survivre aux arrivées massives de produits à l'occidentale qui transforment néanmoins une jeune société en quête d'une identité moderne. Le dévelopement des routes multiplie les transports depuis le reste de l'Inde, apportant des tas de produits dont les ladakhis n'avaient pas besoin avant.

Pour nous c'est un réel plaisir d'être là et de vivre parmis ces gens très accueillants et sourriants en attendant les bonnes conditions pour retourner là haut.