Bangkok, le 11 Janvier 2010

KALAW ET LE LAC INLE

 

La route qui mène à Kalaw est toute en virages et en épingles sur une piste terreuse et sablonneuse. La petite ville de 12000 habitants est située aux pied des collines du plateau de la région Shan. 

A Kalaw nous faisons l'expérience de la saison froide en Birmanie. Dès la nuit tombée, les températures descendent en flèche aux alentours de zéro. Etant partis avec le minimum requis pour grimper au soleil sur les falaises de Krabi, nous ne nous attardons pas dans les rues de la ville en soirée.

 

En journée par contre, nous prospectons les lieux par de petites balades. De nombreux temples se trouvent sur les sommets des collines qui entourent la ville. Nous partons donc au hasard, à la recherche des chemins qui montent aux temples.

Nous découvrons la vie reculée, précaire et dure des cultivateurs. Ils ne possèdent que l'essentiel et le nécessaire. Une habitation en tige de bambou et en feuilles séchées, quelques couvertures, quelques vêtements, des ustensiles de cuisines et des outils rudimentaires pour les cultures.

Tous les travaux sont faits à la main. Défricher les terres, les irriguer, semer, récolter, entretenir les cultures, charrier de l'eau potable...

La vue de leur brancard à bras avec des roues de bois entourées d'un morceau de vielle chambre à air nous ramène des décennies en arrière.

 

Après quatre jours à Kalaw nous prenons le train pour rejoindre le lac Inle. Nous insistons pour avoir des billets en classe économique et nous ne sommes pas déçu du voyage. La structure du wagon est en tôle épaisse, les fenêtres sont sans vitres et le planchers et le sièges en bois rustique. Après une heure de trajet je voie même une souris se faufiler entre les bouteilles et les détritus qui jonchent le sol.

Le train est très lent (nous mettons 5 heures pour faire 60 km), c'est idéal pour regarder le paysage et la vie rurale. Nous prenons plaisir à regarder les labours, la fauche et le battage du blé, les systèmes d'irrigations.

 

Nous descendons à Shwe Nyaung et rejoignons Nyaung Shwe qui est plus proche du lac en taxi mobylette. Nous trouvons un hébergement au bord d'un canal et sommes tout de suite plongé dans l'ambiance de la région avec tous ces bateaux moteur qui chargent et déchargent marchandises et passagers tout au long de la journée.

 

En vélo nous découvrons les alentours du lac, les marais, les rizières et surtout les cultures de cannes à sucre. Nous sommes en pleine saison de récolte et cela nous donne l'occasion de découvrir les étapes de fabrications du sucre. Premièrement, la coupe des tige de cannes. Deuxièmement, passer les tiges dans une broyeuse et récolter le jus. Troisièmement, mettre à bouillir le sirop dans de grandes cuves de métal pour faire évaporer l'eau. Le résultat, une pâte compacte, dure et cristallisée.

 

Nous découvrons le lac en bateau. Le plus intéressant et stupéfiant se sont les jardins flottants que cultivent les habitants du lac. Des tomates, des aubergines, des courges, des citrouilles et des fleurs poussent sur des bandes de terre et d'herbes en suspension. Ces bandes flottantes sont faites à partir de vase, et d'algues (sea weed) récupérées au fond du lac.

Les jardins entourent les villages. Les maisons sont toutes sur pilotis, les pieds dans l'eau. Le moyen de transport ici est le bateau à moteur ou la barque. Les locaux sont d'une grande habilité sur leurs embarcations. Ils cultivent les jardins , pêchent, ou encore font la lessive depuis leur canoë.

 

Le dernier jour à Inlee, nous partons des les collines qui le bordent avec Ma Tyi Nyong. Nous avons rencontré cette birmane au hasard d'une ballade. Ma Tyi Nyong nous ouvre les portes de la vie des villageois du peuple Pa-O. Nous visitons des écoles et des temples installés dans des grottes. Nous allons à la rencontre des villageois. Nous redécouvrons la vie rurale avec les explications de Ma Tyi Nyaung : le nom des cultures, les saison et les méthodes de récolte...

 

Cette étape au lac Inle clos notre fabuleux séjour en Birmanie. Il aura été intense en découvertes avec la beauté des paysages, les scènes de vie touchantes et chamboulantes et la générosité et le gentillesse des Birmans.