Christchurch, le 30 Décembre 2010

 

AORAKI, MONT COOK

 

A quelques dizaines de kilomètres de la côte ouest s’élèvent les massifs montagneux du parc national du Mont Cook. Cette montagne est la plus haute de la zone australe et représente un beau défi technique, qui cette année s’est transformé en impossible à grimper. Résultat des tremblements de terre de cette fin d’année ? Ou du réchauffement climatique ? Bref, personne n’ose plus y mettre les pieds pour le moment. Le massif s’étend sur une soixantaine de kilomètres et c’est dans ces montagnes que nous passons notre semaine de Noël à réaliser un stage technique entre beau temps et jours d’intempéries. En effet, le faciès de la région change rapidement. Nous commençons par du mauvais avec une pluie diluvienne qui nous cloue au village pour deux jours. A ce moment, les rivières grossissent, les pentes des collines se parent de grosses cascades d’eau et le beau bleu turquoise du lac de Tunaki tourne au marron.


Après ces deux terribles journées le beau temps arrive et c’est par un matin clair que nous décollons de l’aéroport de Mont Cook pour rejoindre en Hélicoptère Tasman Saddle. En Nouvelle Zélande, ce moyen rapide d’atteindre les montagnes est très fréquemment utilisé à la montée comme à la descente, en partie à cause du temps qui peut varier très rapidement. Les 20 minutes de vols nous font remonter toute la vallée du glacier de Tasman, de son grand lac terminal aux premiers cirques du glacier supérieur. Nous nous faisons déposer au pied du Mont Abel 200 mètres au dessous de Kelman Hut. Et c’est là que la première étape de notre petite odyssée commence en tirant des pulkas improvisées pour monter notre nourriture au refuge. A peine avons-nous posé nos provisions, que nous partons pour le Mont Aylmer où trois longueurs en neige et glace avec de petits passages rocheux nous amènent à l’arrête sommitale que nous parcourons dans le brouillard et le vent qui se sont mis sur notre route. Mais ici tout change vite et à mi parcours lors de la descente, le soleil revient, nous laissant l’occasion de pratiquer la pose de deux-trois ancres à neige …

 

Pour le 24 décembre nous sommes bloqués au refuge par le mauvais temps. Entre deux manipes de cordes nous sirotons des thés et du vin chaud, histoire de ne pas rester congelés dans ce chalet de fortune où la température intérieur dépasse difficilement les 3 degrés. Le 25 est de loin beaucoup plus chaleureux avec une belle journée au cours de laquelle nous faisons l’ascension du Mont Hochstetter. Nous remontons une arrête pentue et bien ventée qui nous laisse une vue imprenable sur le Mont Cook, au fond de la vallée de Tasman, alors que sur le front ouest, entre les sommets enneigés et les nuages se dessine le bleu de la mer de Tasman. A la descente nous nous arrêtons au bord d’une crevasse pour des exercices de sauvetage en conditions réelles. La conclusion est rapide, mieux vaut éviter de tomber dans les abysses des glaciers !


Nous devons quitter le refuge le jour suivant car cinq grosses journées de mauvais sont annoncées pour la suite. Après une navigation entre quelques grosses crevasses nous nous faisons récupérer par l’hélico pour rentrer au village de Mont Cook où nous prenons direct les chaussons pour une voie d’escalade avant l’arrivée de la pluie.

 

Voilà notre séjour en Nouvelle Zélande sur l’île du Sud s’achève bientôt. Après un

mois et demi sur cette petite île, à sillonner les routes entre mer et montagne, nous rentrons à Christchruch d’où nous prendrons notre envole pour Santiago du Chili, en Amérique du Sud. Les derniers défis pointent à l’horizon de notre dernière destination …