Bishkek, 15 Aout 2009

Dernière destination pour nous en Kirghizie, le lac Song Köl au centre du pays. Le départ se situe à Kyzart, petite bourgade proche de Kochkor, connue pour ses Shyrdaks (tapis en laine de mouton bouillie) et sa population à 98 % kirghize. Nous touchons ici véritablement le coeur de la Kirghizie. Le trajet en bus depuis Bishkek débute par une attente de 3 h, le temps que le bus soit plein, ce sera d'ailleurs deux français que nous avions rencontré la veille au soir qui le compléterons. Arrivés à Kyzart, le bus nous pose au milieu de nul part, heureusement un autre bus arrive pour nous emmener dans le centre de Kyzart. A l'intérieur, une équipe de volley ball revient d'un déplacement. Comme d'habitude, nos françaises ont la côte et les joueurs essaient de dialoguer, un particulièrement puisqu'il parle anglais. En descendant du bus, nous lui demandons où nous pourrions trouver du pain, il nous demande de le suivre, tout en portant le sac de Dezyle. Il nous conduit chez lui où sa femme l'attend. Duan et Kenja passent l'été dans la maison de leurs parents pendant que ces derniers sont au bord du lac avec les enfants et les animaux. Ils nous invitent à goûter, puis à dîner, puis à rester dormir, nous acceptons. Ici, c'est un vrai petit paradis, des tas de foin encombrent l'entrée de l'allée terreuse où courent poules, coqs et poussins. Un puit de 20 m permet d'avoir de l'eau fraîche et les deux bâtisses sont entourées d'un champ de patates et d'un autre où l'on trouve groseilles, cassis et framboises en abondance. D'ici viendra notre délice, la purée de framboise à déguster avec du nan (pain) fait maison. La grêle a récemment endommagée quelques plantations et Duan semble touché par ce travail gâché.

    

Pendant le repas, Duan nous apprend quelques mots de Kirghize nécessaires avant de nous rendre au lac. Il nous explique sur la carte où se trouve la yourte de ses parents. Nous parlons du Kirghizstan et de la France autour d'un plat de pomme de terre accompagné de gras de mouton. Nous partons nous coucher, les filles ensemble par terre et Pierrick sur un canapé, religion oblige !

    

Le lendemain, nous partons à pied pour le lac, perché à 3016 m d'altitude sur un plateau après avoir remercié nos hôtes. Après une grosse montée, nous arrivons au col à 3480 m, où 3 chasseurs nous font monter sur leurs chevaux pour une séance de photos. Ils espèrent nous faire utiliser leurs chevaux pour descendre vers le lac, mais nous refusons. La descente nous révèle un décor somptueux avec en toile de fond le lac bleu entouré de montagnes et de collines herbeuses. Un immense plateau fait figure également à l'ouest du lac. Ce dernier permet aux éleveurs de mettre leur bétail en pâture pendant l'été. La vie des jailoos (pâturages) s'ouvre à nous, véritable tradition de ce peuple nomade.

    

Sur les rives du lac, nous rencontrons Adyl, le frère de Duan qui apparemment nous attendait et nous conduit à la yourte familiale (Apres avoir depanne son 4x4 en panne d'essence et bloque dans un trou). Ici, nous découvrirons le quotidien de ces éleveurs rythmé par l'absorption de Koumis (lait de jument fermenté). Les filles, réticentes au début finiront presque à apprécier ce breuvage, Pierrick lui n'arrive pas à en boire. Les repas sont constitués de pain que l'on trempe dans de la confiture ou de la crème. Des galettes de blé cuitent au feu de crottin agrémentent également les repas, largement arrosés de thé. Le soir, les grands parents regroupent le bétail avec les enfants. Nous passerons la soiree avec deux toulousains en vadrouille, autour de bols de koumis.

    

Le matin, après avoir remercié nos hôtes avec habits, médicaments et autre crèmes, nous partons en traversant la plaine en direction des rives du lac. Le temps est beau et chaud, nous décidons de nous arrêter au bord du lac pour la nuit dans une petite crique avec une plage où nous pouvons nous baigner.

    

Nous quittons ensuite le bord du lac pour rejoindre un col afin de redescendre sur la petite ville de Jumgal entre Kyzart et Kochkor. Après un détour panoramique pour nous repérer (notre carte ne nous a pas été d'une grande aide), nous descendons une vallée et posons les tentes avant d'essuyer un gros et violent orage.

    

Puis nous rejoignons Jumgal après avoir traversé la plaine où abondent des cultures de blé, orge et seigle. Durant cette traversée, une dernière rivière nous pose problème, heureusement une vieille carcasse rouillée nous permet de traverser. Nous voulons ensuite rejoindre Kochkor. Des habitants viennent à nous pour nous proposer de nous emmener, après avoir négocié le prix, nous partons en « Lada Snoopy » en direction de Kochkor. A Kochkor, nous décidons de ne pas rester et de nous rendre à Tamchy au bord du lac Issyk Kul pour les 2 derniers jours.

    

A Tamchy, nous sommes surpris par le monde sur la plage. Les gens sont entassés, serviette contre serviette comme ... sur la côte d'Azur. Sur la plage, moutons et chèvres côtoient les vendeurs de poissons séchés et les chameaux qui font la pose avec des touristes sur le dos.