En route vers l'Elbrouz :
 
Nous sommes arrives en Russie et avons pris la route vers le Sud et l'Elbrouz depuis l'aeroport de Mineralnye Vody. Apres 4 heures de minibus, nous sommes arrives a Azau au pied de l'Elbrouz dans la valle de Baksan. Notre hotel est situe a 200 m des remontees mecaniques de l'Elbrouz, non loin de la station de ski de Cheget.
Le developpement touristique est en plein essort ici du fait du nombre eleve de personne venant pour l'Elbrouz l'ete et le ski l'hiver. La vallee de Baksan n'est pas tres peuplee a part les petits villages comme Elbrus, Terskol ou Azau. L'agriculture est predominante dans toute cette region du Sud.
Sur la route, des personnes vendent miel, fruits et balais, entre deux patrouilles de police qui controlent la vitesse et les papiers.
Des notre arrivee dans la vallee, nous sommes surpris par l'abondance de neige subsistante dans la region. Le vent souffle par raffales assez violentes et le temps se couvre. La pluie arrive dans la nuit. Nous prenons la meteo pour les prochains jours, la neige est annoncee pendant une semaine. Nous decidons quand meme de monter demain au moins au camp vers 4100 m et d'attendre une journee ou deux si une fenetre se presente.

 
Notre tentative sur l'Elbrouz :
 
Nous sommes donc partis en direction de l'Elbrouz samedi matin malgre une meteo defavorable. Nous avons pris les deux troncons de remontees. Nous arrivons finalement aux Barrels 3800 m à 12h30 après avoir pris le télésiège soviétique une place où il ne fait pas bon monter dessus avec un sac de 20 Kg. Depuis les Barrels, nous marchons jusqu'à notre emplacement de bivouac situé à droite du refuge priut 11 sur une arrête rocheuse aux environs de 4150 m. Arrivés vers 13h30, nous installons notre campement. En fin d'après midi, la neige fait son apparition.
 

Le lendemain, journée d'acclimatation ou nous montons sous les rochers Pastukovs vers 4500 m. Nous profitions de ce bivouac et de la vue sur le Causase, demain, nous tenterons l'ascension de l'Elbrouz.

La nuit à été très agitée, de grosses rafales de vent et des giboulées de neige ont sévies.

Nous partons pour l'Elbrouz à 2h35 de la tente. Nous remontons la langue glaciaire marquée par les passages de ratraks qui déposent skieurs et alpinistes sous les rochers Pastukovs. En 1h15, nous sommes sous les rochers. Nous continuons à travers les rochers, en suivant les jalons posé pour la course à l'Elbrouz et en cas de mauvais temps pour se repérer. Au dessus des rochers, une partie glaciaire permet l'accès à la traversée qui rejoint le col appelé Saddle. En montant, un craquement sourd sous nos pas nous fait sursauter, ne sachant pas exactement ce qui se passe, nous continuons à progresser. Puis sur 30 m, nous entendons à nouveau deux autres craquements alors que nous marchons, nous pensons tout de suite à des crevasses qui s'ouvrent. A ce moment, nous prenons la décision de descendre car les risques nous semblent importants. 

Vers 5h30, nous sommes à la tente . Nous decendons jusqu'à Azau et rejoignons l'hotel.

 

De retour sur l'Elbrouz ... pour un succès


Le lendemain, nous prenons la décisions de remonter tenter notre chance sur l'Elbrouz. Nous préparons les sacs rapidement et rejoignons Jodie pour prendre les bennes qui marchent déjà depuis une heure. A notre arrivée devant les portiques, le gars nous dis qu'il faut attendre 5 min avant de monter. Les bennes s'arrêtent et finalement nous attendrons une heure avant de pouvoir monter. Nous montons finalement jusqu'aux Barrels en ratrak puisque le télésiège ne fonctionne pas. Les 360 m de dénivelé pour rejoindre Priut 11 sont  vite avalés et nous rejoignons le refuge où nous sommes accueilli par le gardien Timo. Cet homme, aux airs bourrus et peu sympathiques va finalement nous étonner et malgré la barrière de la langue, nous arriverons à rigoler ensemble pendant notre séjour. Nous installons nos couchettes et mangeons le poulet aux oignons que nous avons acheté la veille à Terskol et le Tuna-mayo de Jodie, provenant de ses rations militaires. 

Après un réveil à 2h00, nous sortons regarder le temps. Le ciel est clair et dégagé, la lune éclaire toujours les montagnes, mais un fort vent souffle. Nous déjeunons et partons à 3h00. J'ai décidé de partir plus tard que la dernière fois afin d'avoir plus vite le soleil et aussi afin de mieux négoier la partie en glace présentant des dangers objectifs. Nous remontons les pentes jusqu'au rochers et continuons sans nous arrêter en direction de la traversée. Ayant légèrement analysé la situation, je suis des zones plutôt en neige car les craquements étaient apparus sur les zones de glace, et je me tiens à une dizaine de mètres de la trace empruntée lundi. Je laisse une bonne 15aine de mètres entre nous et continue à progresser . Tout va bien, nous progressons, et au moment ou la pente se redresse, je trace en Z dans la langue de neige bordée de chaque côté par des parties en glace, afin de préserver nos forces. Ce fut une erreur et alors que je m'approche de la glace pour repartir de l'autre côté, j'entends à nouveau un craquement tout près de moi. Sans rien dire, je m'éloigne rapidement en restant sur mes gardes pour le passage de dezyle. Au moment ou elle atteint cet endroit, son bâton s'enfonce et elle aperçoit un trou juste à côté. Je l'entend crier et je la voit se figer, ne sachant pas quoi faire.

Tout s'est bien passé, mais à nouveau ce passage nous aura procuré quelques frayeurs. Je reste vigilant sur la suite, et petit à petit, je me dis que maintenant nous pouvons envisager d'aller en haut. Le vent souffle toujours fort et chaque petite pause nous tétanise de froid. Nous passons la traversée et marchons en direction du col d'où la dernière pente se dévoile à nos yeux. Nous faisons une pause. Au pied de la pente, les nuages arrivent et le vent forcit, nous pensons à faire demi tour car nous avons froid et je ne voulait pas redescendre dans le brouillard au risque de nous perdre et de rester dans le froid, ce qui est très fréquent sur l'Elbrouz, beaucoup de personne ayant déjà perri dans cette situation sur cette montagne. Après 5 minutes, tout se calme et nous décidons de continuer. Nous remontons donc la dernière pente jusqu'à la traversée avant le sommet, mais tout revient très vite. Soucieux du temps pour redescendre, nous faisons demi tour quelques mètres sous le sommet. En descendant, nous croisons quelques personnes qui me semblent peu avancé pour l'heure. Nous aurons mis 6 heures 30 pour atteindre l'endroit de notre retraite juste sous le sommet. En 1h45, nous rejoignons le refuge et dès notre arrivée la neige commence à tomber. Nous sommes heureux de notre journée et même si nous n'avons pas gravi les derniers mètres, notre objectif est atteint sur cette montagne ou peu de gens arrivent au sommet du fait de ce climat très rude et de ce temps qui change très rapidement. Notre première expérience montagnarde de ce tour se termine d'une belle façon et ainsi nous pouvons continuer notre voyage vers d'autres montagnes.

 


Nous organisons notre départ de la vallée de baksan vers Moscou pour le lendemain.